Attention ! Votre navigateur (Internet Explorer) présente de sérieuses lacunes en terme de sécurité et de performances, dues à son obsolescence.
En conséquence, ce site n'est plus consultable sur Internet Explorer, nous vous invitons à utiliser un navigateur récent (Firefox, Chrome, Safari, Edge, ...)

Test de Cyberpunk 2077 sur Playstation 5

Lorsqu'il a été annoncé en 2012, Cyberpunk 2077 a immédiatement captivé l'attention du monde du jeu vidéo. Développé par CD Projekt Red, un studio devenu légendaire grâce au succès critique et commercial de The Witcher 3: Wild Hunt (2015), le projet s'est rapidement imposé comme l'un des titres les plus attendus de la décennie. Mais a-t'il tenu toutes ses promesses ?

Fiche du RPG

Screenshot-titre du test de Cyberpunk 2077
Développeur CD Projekt RED
Langue Français
Difficulté Très facile
Genre FPS-RPG

Un pari ambitieux (trop ?)

Développé par CD Projekt Red, Cyberpunk 2077 est probablement l'un des projets les plus ambitieux à l'heure actuelle de l'histoire du jeu vidéo. Annoncé pour la première fois en 2012, il a été présenté comme l'évolution ultime du RPG en monde ouvert, suivant le succès critique et commercial de The Witcher 3 : Wild Hunt (2015) du même studio. Le jeu a été vendu comme une révolution, combinant l'intensité des FPS avec la profondeur narrative des RPG.

Cependant, dès son développement les polémiques et les doutes se sont installés. Le studio a été critiqué pour avoir imposé des périodes de crunch intense à ses développeurs, qui balançaient carrément leur haine sur Twitter (oui, c'était encore Twitter à l'époque). La sortie du jeu a été repoussée maintes et maintes fois concluant sur un lancement chaotique dont on a tous eu vent : une quantité astronomique de bugs, ses performances médiocres sur consoles de génération précédente (PS4 et Xbox One) et des promesses non tenues sur certains aspects du gameplay. Le jeu "de base" était tellement catastrophique que CDPR a carrément dû rembourser des joueurs et Sony a même retiré le jeu du PlayStation Store pendant plusieurs mois, une décision sans précédent pour un jeu de cette envergure.

De nombreux patchs plus tard, le jeu tient enfin (presque) toutes ses promesses, est un putain de banger et jouit même d'un relooking en exclu pour la sortie imminente de la Switch 2, dans sa version ultime.

Concernant le background, Cyberpunk 2077 puise ses racines dans le jeu de rôle papier Cyberpunk 2020 de Mike Pondsmith, publié en 1988, qui lui-même s'inspire des œuvres fondatrices du mouvement cyberpunk comme Neuromancer, Blade Runner ou encore Ghost in the Shell etc. reprennant les thèmes classiques du genre : corpo toutes-puissantes, transhumanisme, villes tentaculaires, luttes pour la survie dans un monde hyper-connecté et ultra-violent. Avec son approche immersive et son monde ouvert détaillé, Cyberpunk 2077 pousse à outrance la narration interactive et l'intégration des choix du joueur, tout en explorant la frontière entre l'humain et la machine. 

Sur le papier ça ressemble au GTA du futur avec une belle petite reflexion philosophique, et on va décortiquer tout ça.

Des personnages secondaires toujours au top
Night city by train

Un FPS, un RPG, ou les deux ?

Si, comme votre obligé, votre dernier FPS en date est Duke Nukem 3D (véridique), que votre dernier jeu en first person view c'est Shining in the Darkness et que votre essai sur Resident Evil 7 s'est avéré infructueux (car la gerbe au boût de 15 minutes de jeu), à priori vous n'êtes pas fait pour les jeux en vue subjective et donc pas pour Cyberpunk. Ce choix de la part de CDPR aura été une grande frustration pour une partie de son public potentiel mais avec le recul, est-ce qu'une vue à la troisième personne aurait pu répondre à l'envie de rendre l'expérience la plus immersive possible ? Vous seul pouvez répondre, chaque gamer est unique. Personnellement l'expérience a été très douloureuse les premières heures mais la narration extrême, les gameplays variés et la volonté d'arpenter les rues de Night City ont suffi à remporter le challenge.

Vous aurez compris donc, Cyberpunk 2077 est un hybride, qui penche plus vers le RPG avec des éléments de FPS, un peu comme Mass Effect à l’époque.

Pourquoi c'est avant tout un RPG :

Les décisions du joueur influencent les dialogues, les relations et les différentes fins disponibles. Le lore est ultra dense, vous pouvez nouer des liens personnels avec de nombreux PNJ, le monde ouvert est tentaculaire. Le jeu propose un système de compétences, d’attributs, et cyberware pour modeler V selon votre style de jeu (plutôt bourrin, hacker et / ou infiltration à la MGS). Les missions secondaires sont aussi riches que l'histoire principale, avec des ramifications narratives importantes, qui impactent l’histoire principale; Il en va de même pour le DLC Phantom Liberty, qui apporte un second souffle au jeu. Un DLC passionnant, poignant, qui apporte une fin supplémentaire à l’histoire principale et que vous pouvez poncer pendant 40h si vous le souhaitez ! Un truc de malade pour le monde du gaming contemporain.

Mais avec de forts éléments de FPS :

Déjà la vue subjective, mais aussi des combats nerveux, tirs en temps réel, headshots, et gadgets tactiques. De nombreuses mécaniques du shooter sont là : gestion des munitions, armes variées, mods pour améliorer les dégâts, faut viser avec précision, pour ce faire vous pouvez travailler sur vos compétences et réflexes pour augmenter votre capacité à toucher les ennemis (in game et irl).

Le jeu a voulu fusionner l'intensité des combats FPS avec la profondeur narrative des RPG, mais cette ambition a parfois créé des tensions entre les deux styles. Ça peut dépendre aussi de votre façon de jouer : si vous privilégiez l'action directe, ça peut se sentir comme un FPS avec un gros budget narratif, alors qu'une approche plus furtive et hack centrée révèle son côté RPG (ou Metal Gear).

Malheureusement le mélange des deux cause des tensions côté gameplay, notamment sur l'IA et l'impact des choix. Dissonance ludonarrative : un personnage censé être un mercenaire expérimenté peut rater des tirs simples si ses stats sont basses. Même avec une arme puissante, si les compétences de notre perso ne sont pas assez élevées, les dégâts peuvent être étrangement faibles, ce qui casse l'immersion de l'instant. Intelligence artificielle : L'IA reste assez basique pour un shooter moderne, souvent incapable de réagir de manière crédible aux situations complexes. Contrairement à des FPS comme Far Cry ou Call of Duty, les ennemis se mettent rarement à couvert de manière intelligente, rendant les fusillades parfois trop faciles ou mécaniques. Certains choix de compétences (ex : hacking) limitent les options en combat direct, rendant certains builds moins dynamiques dans les affrontements. Parfois, les mécaniques de shooter pur prennent le dessus sur l'immersion narrative, créant un décalage entre les moments d'action intense et les séquences plus introspectives.

En fin de jeu, certains builds deviennent surpuissants, déséquilibrant l'expérience en rendant les affrontements trop simples. D’ailleurs le jeu est très facile, même avec un build de base, vous pouvez rouler sur le jeu jusqu’à la fin, aucun scaling n’a été pensé dans le jeu. Les armes sont abondantes, vous pouvez aller à poil (même litérralement) dans n’importe quelle zone, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour faire la mission en deux-deux. L’argent s’accumule très facilement. Les ennemis ne sont pas assez dangereux, même en difficulté élevée. Peu de conséquences pour les erreurs, ce qui limite la tension dans les affrontements, la survivabilité est trop élevée, les objets de soin sont trop abondants et efficaces. Les armes de base restent puissantes sans gros investissement en compétences. Les mécaniques de jeu sont trop indulgentes. Les systèmes de régénération de santé et les mods comme "Second Heart" peuvent rendre V presque invincible. Peu de pénalités pour jouer de manière désordonnée ou sans stratégie. Les ennemis attaquent souvent en petits groupes, rarement coordonnés. Peu d'adaptabilité de l'IA face à ton style de jeu, même en mode difficile. Bref, c’est le Final Fantasy du FPS.

Alors FPS ou RPG ? À vous d’en décider.

Vous pouvez choisir le genre de votre personnage
In game, oui oui

Welcome to Night City

Cyberpunk se distingue foncièrement par son Lore. Il fait partie de ces grands jeux qui ont travaillé leur univers comme jamais, à l'instar des jeux Rockstar, où le monde ouvert astronomique se confond avec une écriture particulièrement soignée.

Le jeu se déroule à Night City, une mégalopole cosmopolite vibrante, écrasante de néons et de chaos, où chaque quartier a sa propre identité, de l'opulence de Westbrook à la brutalité des Badlands. L'attention portée aux détails et à l'architecture renforce l'immersion. Pendant vos déplacements vous pouvez tomber sur des affiches publicitaires pleines de sens (provocantes et / ou cyniques), des stations de radio en libre écoute qui vous parlent de l'actualité à Night City (ex : meurtre à Pacifica, un des quartiers chauds de Night City), des spots vidéos qui vous invite à dépenser vos eddies (la monnaie du jeu) dans un ascenseur, ou encore des chaines de TV qui parlent du réchauffement climatique. Tout est fait pour qu'une simple partie vous transporte le plus fidèlement possible en 2077 dans une cité urbaine comme l'imaginent nos meilleures dystopies.

Il y a énormément de PNJ, soit qui trainent dans la ville, se bastonnent avec les flics, braquent des gens lambda, roulent en bagnole, d'autres bloqués dans leur train-train quotidien. On peut flâner en ville et la voir s'animer, à tout moment du jour comme de la nuit, et voir ses transformations circadiennes. Night City grouille de vie (et de morts).

Toutes les interactions possibles avec la ville sont démentiels, rendant l'exploration ultra immersive et dynamique. Le joueur peut conduire, voler ou personnaliser divers véhicules, utiliser le métro pour se déplacer rapidement (quoi, si on veut), on peut nager / plonger et même escalader les toits grâce à des augmentations comme les double jumps. Vous pouvez acheter des vêtements, des armes et des augmentations, personnaliser et acheter des appartements, prendre de la drogue, picoler ou même choper des prostitués (femmes ET hommes) etc.

Là où Cyberpunk 2077 se distingue c'est clairement par sa narration qui jouit d'une écriture particulièrement soignée. Les personnages sont quasi tous charismatiques (gros big up à Johnny Silverhand parfaitement mocapé par Keanu Reeves en personne), les dialogues sont crus, percutants et au service d'intrigues politiques, amoureuses, policières ou philosophiques, tout en s'assurant toujours une critique sociale acérée, à l'instar de nos meilleurs bouquins de SF. Le jeu explore des thèmes comme la perte d'humanité, l'obsession technologique et les luttes de pouvoir, créant un monde dense et crédible. De plus, le jeu offre une liberté narrative surprenante, avec des décisions qui influencent non seulement les dialogues, mais aussi le destin des personnages et même l'issue de l'histoire. Plusieurs fins sont possibles, reflétant nos alliances, nos échecs et nos priorités, ce qui encourage à explorer différentes approches et styles de jeu. On a vraiment le sentiment d'évoluer au sein de Night City et de devenir une partie de cette ville tentaculaire. 

Bonus : le DLC Phantom Liberty est un putain de banger, nihiliste as fuck, et romantico-nostalgique comme rarement vu dans les jeux-vidéos.

Une image qui résume bien l'ambiance de Night City
Le vol de voiture fera quotidiennement parti de l'aventure

Cyberpunk et la technique

Cyberpunk 2077 a été reconnu comme une prouesse technique lorsqu'il tourne sur des configurations récentes. Le jeu bénéficie de l'une des directions artistiques les plus marquantes de ces dernières années, avec des éclairages néon catchy, des reflets en ray tracing et des textures détaillées qui donnent vie à Night City. Chaque quartier a son identité propre, du luxe glacé de Westbrook à l'anarchie de Pacifica, créant une atmosphère authentique. Les mises à jour post-lancement ont corrigé de nombreux problèmes de performances et introduit des améliorations comme le support du DLSS 4, permettant une expérience plus fluide et immersive. Cependant, malgré ces avancées, le jeu reste exigeant et nécessite une machine puissante pour révéler tout son potentiel visuel.

Néanmoins le photoréalisme et le choix de la first person view n'est pas forcément au goût de tout le monde, où des couleurs plus chatoyantes (malgré les néons bling bling) et une vision moins périphérique et plus globale aurait pû être appréciée. Donc oui, techniquement c'est la claque, mais il manque un truc aux fans de fantaisie : l'ensemble parait fade (merci le béton).

Ceci dit sur une bonne config, le jeu tourne du feu de dieu, sans ralentissement aucun, avec quand même quelques erreurs de clipping et autres bugs par ci par là (impossible de pouvoir tout gérer tellement c'est dense). 

Welcome Night City
Entre tradition et mo... et merde! 

Baston sonore

Là où Cyberpunk excelle encore une fois, c'est au niveau sonore, que ce soit dans ses choix musicaux ou dans son sound design. 

D'un côté on a une bande son qui ne peut que plaire à tout le monde, car elle propose tout en fait. De l'elecrtro cyber dark au hip-hop latinos, en passant par la synthwave au black metal, de l'orchestral au punk hardcore avec une insertion dans l'indus techno dancecore, bref ça va dans tous les sens. Selon la bagnole que vous voulez, le gang que vous attaquez, le quartier dans lequel vous êtes ou le moment de l'histoire, la BO switche, et on en a pour tous les goûts.

Idem, le sound design des armes, des véhicules et des environnements urbains contribue également à rendre l'expérience auditive riche et percutante. Ces putain de dropbass, quel plaisir !!!

Une balle dans la tête
Le mec le plus classe du monde

Le banger annoncé ?

Cyberpunk 2077 est une expérience unique et ambitieuse, offrant un monde ouvert riche et immersif qui parvient à capturer l'essence du cyberpunk malgré un lancement chaotique. 

Ses forces résident dans la qualité de l'écriture, la profondeur de l'univers et l'immersion visuelle et sonore, même si les imperfections techniques et certaines promesses non tenues restent un point faible. 

Avec ses mises à jour régulières et des extensions comme Phantom Liberty, le jeu a su se réinventer, devenant un incontournable pour les amateurs de science-fiction dystopique. 

Recommandé à ceux qui apprécient les mondes ouverts et les histoires complexes, Cyberpunk 2077 reste un pari risqué mais fascinant, en constante évolution. Tout porte à croire que le projet n'a pas dit son dernier mot et va encore évoluer.

C'est une expérience qui prend aux tripes, que vous pouvez savater en 25h en ligne droite si vous voulez vous focus que sur l'histoire principale (mais ce serait vraiment débile). C'est plus de 80h de glanage des miettes que daigne vous laisser Night City et ses tentacules néo-nihilistes dans une ambiance de pur chaos où vivre n'existe plus vraiment. C'est plus qu'un jeu, c'est un apprentissage de ce qui fait la valeur de la vie et rien que pour ça, Cyberpunk est une masterpiece à foutre dans absolument toutes les mains, mêmes celles de ceux qui abhorrent les FPS (coucou).

Bonus : la série animée Netflix est magnifique, totalement dans la veine du jeu.

Vous pourrez même donner un concert en first person view
Le meilleur ami qui soit

AU FINAL...

Qualité visuelle

Ca peut être très beau, mais il faut une config' de fou pour vraiment être au top. Sur une machine à 2k€, c'est tout juste bien.

 15

Qualité sonore

Magnifique bande son, qui touchera absolument tous les joueurs, puisqu'elle couvre quasi tous les styles. Un sound design exemplaire.

 18

Background

Le lore est magnifique, ultra travaillé, suber bien pensé. On évolue dans Night City, pas juste on joue à la guerre sur sa console / PC.

 18

Interface - Jouabilité

Le jeu est dense, l'interface peut paraitre compliquée au premier abord tellement elle est riche, mais justement, cette richesse permet de maitriser son expérience de jeu. 

 16

Durée de vie - Rejouabilité

Chaque partie est et sera différente. Chaque choix de réponse, de mission, de build, pourra influer sur la direction que prend le jeu. Rien qu'une première partie quasi complète avoine les 80h de jeu, imaginez maintenant sur plusieurs lignes directrices différentes.

 18

Gameplay - Intérêt

On a quasi trois jeux en un, un FPS, un jeu d'infiltration et un RPG. Même si le côté bourrin est le plus facile d'approche (donc passe souvent en premier), Cyberpunk regorge de pierres angulaires qui permettent au joueur d'appréhender le jeu un peu comme il veut.

 16

CONCLUSION

Cyberpunk 2077 est une masterpiece, un putain de banger à mettre absolument dans toutes les mains. Il faut passer outre le côté FPS et se délecter de sa narration exemplaire, de ses personnages tellements vivants et humains et de son ambiance sombre, froide et cyniquement réaliste.

16.5 / 20


prout

Laisser un commentaire

Informations !

Vous êtes en mode visiteur ! Si vous le souhaitez, vous pouvez vous connecter afin d'intervenir avec votre personnage.

Pour toute question, merci de vérifier au préalable si notre FAQ y répond.